Once upon a time...C'era una volta...Il était une fois...
Ils sont cinq. Quatre garçons et une fille. Leur nom évoque le début d'un conte de fées : « II était une fois... » et leur aventure commune en est devenu un. Ils ont été pendant presque un mois les co-vedettes du spectacle de Joe Dassin à l'Olympia et ils s'apprêtent à partir sur les routes françaises pour une longue tournée en province, tout seuls cette fois, sans co-vedette. Au départ, en 1970, ils n'étaient qu'un groupe indécis, pas très certain de la musique qu'ils voulaient jouer.
Nous n'arrivions pas à décider s'il fallait tenter une aventure de groupe de rock ou se diriger vers une musique plus française. Serge et Richard avaient fait leurs premières armes dans plusieurs groupes de rock entre 1967 et 1969. L'un deux s'appelait les Peetles, et les gens se battaient pour venir les voir, car ils s'imaginaient que c'étaient les Beatles. Quand ils se rendaient compte que ce n'étaient pas eux et qu'ils avaient été victimes d'une semi-escroquerie, ils étaient furieux, et cela se passait parfois mal.
Le groupe dans sa formation actuelle, et définitive, précisent-ils avec un bel élan, naquit en été 69 au hasard de rencontres, pendant là tournée de Michel Polnareff dont Serge et Richard furent les accompagnateurs.
Nous nous sommes produits ensemble pour la première fois au Golf Drouot. Nous avons été encensés par la presse pop. C'est alors que nous avons enregistré « Rien qu'un Ciel », qui passa souvent en radio. Nous sommes repassés au Golf avec exactement le même spectacle et nous nous sommes fait traîner dans la boue par les mêmes journaux qui nous avaient portés aux nues trois mois auparavant. Ils ne nous pardonnaient pas d'avoir eu un succès commercial. Sans le savoir, ils nous ont bien aidés à prendre notre décision sur l'orientation de notre carrière. Puisque c'était comme ça, nous chanterions en français et nous ferions des tubes, na ! Puis vinrent les tournées avec Adamo, Julien Clerc, Johnny Hallyday.
Quand on a fait une tournée en première partie de Johnny, après on peut tout faire, aller jouer dans une cage de lions affamés ou sur un tronc d'arbre au milieu d'une rivière infestée de crocodiles. Le public de Johnny est incroyablement dur, il ne veut entendre que son idole, et malheur aux inconscients qui passent avant lui. Nous avons été menacés plusieurs fois, notamment à Lyon où un type a brandi un tesson de bouteille sous la gorge de Joëlle. C'était souvent terrifiant, mais nous avons appris beaucoup de choses.
Leur aventure de l'Olympia est également une expérience dont ils tireront beaucoup d'enseignements.
C'est en effet la première fois que nous chantons plusieurs semaines d'affilée dans le même endroit. Jusqu'à présent, nous faisions des galas séparés. Cela signifie faire de la route, monter le matériel, donner le spectacle, redémonter le matériel et « on ze road again ». Pas le temps ou peu de répéter et encore moins pour travailler une mise en scène. Pour l'Olympia nous avons eu le temps de construire un véritable spectacle, avec costumes et lumières. Las Vegas, quoi ! Le visage, la voix et le charme du groupe, c'est d'abord Joëlle, une ravissante Américaine de 23 ans. Quand elle ne chante pas, elle « invente » des vêtements. Il y a aussi Serge, son fiancé, guitariste et compositeur de toutes leurs chansons avec Richard. Ce sont eux les anciens Peetles. Ils se sont connus dans un cinéma de quartier où l'on* passait « King Créole » avec Elvis Presley. Le reste du groupe comprend Jean-Louis, le pianiste, et Lionel qui joue de la guitare Nous savons que cela fait un peu ringard et que les gens ne croient plus vraiment ce genre de choses, mais nous voudrions que l'on sache que nous sommes vraiment une bande de copains.
Il était une fois ?... Un vrai conte de fées.
rédaction X
BS télé programmes 6 mars 1978
